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vendredi 18 janvier 2008

Président de l’Union : ni de droite, ni de gauche, mais européen N°120 - 1ere année

La venue de Tony blair au congrès de l’UMP a été accueillie dans un délire par les cadres de l’UMP tous debout. Nicolas Sarkozy s’enthousiasmait sur une possible candidature de l’ancien premier ministre anglais comme Président de l’Union européenne. Edouard Balladur, dans un court article publié par Le Monde puis Valéry Giscard d’Estaing ont tiré à boulets rouges sur cet éventuel postulant.¹ Que lui reprochaient les deux avocats du traité simplifié de Lisbonne ? De n’être pas européen.
Le Royaume-Uni refuse l’euro, n’adhère pas à l’espace de Schengen et s’ingénie à tirer les avantages sans les inconvénients de l’Union européenne. Tony Blair a été et reste l’avocat le plus dévoué de la politique américaine : il fut le fer de lance de l’invasion de la Mésopotamie passant outre à la loi internationale. Il poursuit son travail comme tête de file du quartet en Orient. Londres portant une responsabilité presque exclusive du drame au Proche-Orient depuis les années 20, Tony Blair suit son chemin comme si de rien n’était.
Quelques éditorialistes telle Françoise Fressoz dans
Les Echos² suggère que la présence de Tony Blair à l’UMP montre aux Français le bon choix lors du scrutin municipal de mars et, pour 2012, un handicap pour Ségolène Royal. Il y a du vrai mais cela est trop subtil pour l’électeur qui ne voit dans sa très grande majorité que l’enjeu local. Quant au PS, englué comme il est, est-il besoin de poser d’autres pièges ? Nicolas Sarkozy aurait alors commis une faute. C’est le plus certain.
La réaction du tandem Balladur/d’Estaing a le mérite de porter à la connaissance du public toutes les agitations en cours dans les instances européennes. On parle de la candidature de l’ancien président de la république de Pologne, Aleksander Kwaśniewski (1995-2005) là encore un fidèle soutien de Washington. On n’oublie pas son rôle pour forcer l’Europe à s’allier aux USA en 2003 et contrer l’action diplomatique de Jacques Chirac et de Gerhard Schröder. Le nom de Jean-Claude Junker circule beaucoup et attire les faveurs de nombreuses personnalités continentales. Qui choisir pour la présidence de l’Union ? Un homme ou bien le politique de tel ou tel pays ? Que choisira-t-on ? Une personnalité ou bien une nationalité ? L’ancien Premier ministre du Luxembourg a résumé d’une phrase l’homme ou la femme à retenir : « ni de droite, ni de gauche, mais européen[ne] ».
Qu’est-ce qu’un Européen en 2008 ? Il est pas aisé de donner une réponse. Les référendums de 2005 (France, Hollande) fournissent une réponse : être maître chez soi. Bref, une Europe maîtresse d’elle-même, souveraine, indépendante dans sa politique étrangère et dans sa défense. Evidemment la question de l’OTAN est centrale ! Washington proposera en avril prochain une nouvelle architecture. Quid de notre indépendance ?
L’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt insiste sur ce point « Dans un proche avenir, la majorité des États du continent européen n’a aucune raison stratégique ou morale de se soumettre volontairement à l’impérialisme états-unien. […] Nous ne devons pas nous abaisser au rang de béni-oui-oui complaisants. »
Avons-nous le même intérêt que les Etats-Unis dans leur stratégie d’ « endiguement » de la Russie, de la Chine ? Avons-nous le même intérêt que les Etats-Unis en Orient, en Afrique ? Pouvons-nous croire au clash entre les civilisations ?
Les Européens ne doivent avoir aucune illusion sur le résultat des élections américaines du 4 novembre 2008 : démocrate ou républicain, ce sera toujours America first ! Zbigniev Brzezinski , aujourd’hui conseiller diplomatique du démocrate Barack Obama, qualifie toujours le continent européen de plus importante zone de concentration de la politique globale des États-Unis dont l’exploitation est une condition indispensable à l’établissement de sa suprématie sur l’Eurasie.
Le choix d’un premier Président de l’Union ne pourra pas être négligent. Par le nom retenu, les Etats européens indiqueront leur exigence ou pas de faire retrouver à l’Europe son identité et sa liberté de penser par elle-même. L’Europe doit suivre sa voie pour assurer sa sécurité et la coexistence pacifique des peuples germaniques, slaves, latins et finno-ougriens de notre continent. C’est ce qu’on appelle une mission historique.

©Jean Vinatier 2008

Liens:
1-http://news.independent.co.uk/europe/article3347996.ece
2-
http://blogs.lesechos.fr/article.php?id_article=1661

Sources Seriatim :

Etats-Unis-Europe:
http://seriatim1.blogspot.com/2007/11/etats-uniseurope-autour-de-la.html
Hubert Védrine: http://seriatim1.blogspot.com/2007/09/oncle-hubert-et-le-petit-nicolas.html
Pologne :http://seriatim1.blogspot.com/2008/01/la-pologne-et-les-anti-missiles.html
GeorgesBush :http://seriatim1.blogspot.com/2008/01/georges-bush-en-fin-de-mandat-lorient.html

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