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mercredi 30 janvier 2008

Récession ou pas : un nouveau monde capitaliste ! N°128 - 1ere année

Voilà des semaines que les articles hésitent sciemment ou non sur la possible récession américaine. Le dernier communiqué du département du commerce écrit que « la croissance américaine a brutalement décéléré au quatrième trimestre, pour s'établir à 0,6% seulement après 4,9% au troisième trimestre (en rythme annuel), ce qui porte à 2,2% la hausse du PIB sur l'ensemble de l'année ». Si on lit le texte, la récession soit est déjà active ou bien elle aurait déjà passé telle une bise dangereuse sur la planète.
Le public saisit-il la dimension originale de la crise ? Les enquêteurs du FBI mènent plusieurs enquêtes sur les crédits hypothécaires à risque. Deux douzaines de sociétés sont soupçonnées de fraude comptable et de délits d'initiés. Le FBI se penche surtout sur les procédés de titrisation employés par les banques. Les enquêteurs ont indiqué au
Wall Street Journal que la complexité des montages complique leur tâche. Ils soupçonnent que des prêts douteux aient été assemblés à des créances saines au sein des produits de titrisation dont les banques ont ensuite fait commerce. Certains prêts douteux auraient même été utilisés dans plusieurs véhicules de refinancement. De ce fait, l'ensemble de la chaîne est passée au crible, de la banque émettrice aux rehausseurs de crédits.
L’économie, le crédit, la banque, trois mots qui forment un frontispice sous lequel est le moral des consommateurs.
La mondialisation est bien présente. Cette crise est nullement achevée. Elle met en lumière qu’à travers des montages financiers sophistiqués, le taux de change d'une monnaie, le cours d'une matière première ou un taux d'intérêt, ce qui se passe à Washington à Londres ou à Tokyo affecte le reste du monde. Les ambitions industrielles de l'Inde, la volonté hégémonique des géants russes et les décisions monétaires de Pékin bousculent la vie de tous les citoyens. Plus personne n'ignore que la Chine prête au consommateur américain l'argent qui lui permettra d'acheter des produits sinisés. Idem pour les fonds souverains de la péninsule arabique qui prêtent à 10% et plus aux banques quand ils ne décident pas d’entrer des deux pieds dans les conseils d’administration. L’élément mondial et révolutionnaire est que la FED ne puisse en contrôler le taux.
C’est un paradoxe, on croyait les USA plombés par les campagnes militaires coûteuses (et mortelles pour les populations) en Mésopotamie, en Afghanistan, alors que c’est le nerf même de la guerre, le dollar et son utilisation abusive dans des montages financiers subtils et multiples qui menacent d’accélérer la fin du monde capitaliste « blanc », vieux de deux siècles !
Chacun aime à se répéter qu’aucun fonds souverain, ni aucune puissance émergente n’ont à gagner à la fin du système capitaliste. C’est vrai et c’est exactement ce que se disent précisément tous les dirigeants des nouvelles nations étatiques (Russie, Chine, Inde, Arabie, demain le Brésil) via leurs puissantes mannes financières, les fonds. Que font-ils ? Ils prennent tout simplement des gages, des précautions. Ils procèdent, un peu comme le firent au XIXe siècle les capitalistes, ouest-européens, américains, par exemple, dans l’empire Ottoman.
Afin de ne pas perdre leurs fabuleuses fortunes, ils les placent au cœur même du système capitaliste. S’emparer des banques parmi les plus prestigieuses et anciennes dont les équipes dirigeantes proviennent des universités les plus fameuses, des grandes écoles inscrites au panthéon mondial de l’exception c’est faire une pierre deux coups. Ces élites entreront, de facto, réalisme, pragmatisme et intérêts obligent, au service des nouveaux détenteurs de la monnaie qu’elle se nomme dollar ou pas.
Si la communication faite autour de la récession américaine ne peut pas être ignorée, ne nous fermons pas les yeux, elle n’est que l’arbre qui masque la forêt. La modification, la transformation des mondes bancaire et financier Atlantique augurent d’un avenir dont notre histoire ne porte pas trace. L’Union européenne ferait bien de réfléchir à devenir une puissance politique pour maîtriser l’euro. Une monnaie forte s’appuie sur un Etat souverain.

©Jean Vinatier 2008


Sources Seriatim :

Fonds souverains :

http://seriatim1.blogspot.com/2008/01/fonds-souverains-le-monde-atlantique-t.html
http://seriatim1.blogspot.com/2007/12/les-fonds-souverains-arabes-et-lessor.html
http://seriatim1.blogspot.com/2007/10/fonds-souverains-une-nouvelle-arme-des.html


FED,banques centrales, FMI :
http://seriatim1.blogspot.com/2008/01/la-fed-success-story-depuis-1913.html

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