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mardi 25 septembre 2007

Si vous avez compris ce que je veux dire, c’est que je me suis mal exprimé ! N°39 - 1ere année

L’intervention du Chef de l’Etat la semaine dernière devait mettre en ordre les principaux chantiers du gouvernement Fillon : économie, social, immigration, politique étrangère, défense, santé, éducation…et, in fine, taire toute dispute avec le Premier ministre ! De ce grand tour que reste-t-il aujourd’hui ?
La présentation du budget pour l’année 2008 est énigmatique, les franchises médicales sont annoncées en hausse pour lutter contre le déficit de la sécurité sociale, le contrat unique est renvoyé aux calendes grecques, la politique dite de l’immigration choisie marquée par les tests ADN volontaires met le feu aux poudres, la politique étrangère est une valse hésitation. Arrêtons la liste des points sur lesquels cette présidence quinquennale peine à trouver, à la fois, le rythme et la logique. Quelques internautes écrivent que les municipales de mars 2008 bloquent en quelque sorte le gouvernement et, même, le parti socialiste dans sa refondation : pense-t-on déjà à 2012 ?
François Fillon, lassé de ne pas compter et apparemment pas satisfait des mots présidentiels lâcha en Corse la phrase fameuse sur l’état en faillite. Etait-ce Calonne à l’assemblée des notables de 1787 qui au détour d’une phrase dit tout de go, c’est la banqueroute ? Christine Lagarde, rabrouée au début de septembre lorsqu’elle parla d’un plan de rigueur pour la fonction publique, regimbe comme pour répliquer aux propos sévères de Nicolas Sarkozy à son endroit. Bernard Kouchner belliciste au crépuscule puis irénique à l’aube sur la question perse et son outil nucléaire avale la couleuvre devant le courroux présidentiel fâché de voir son inclination pour la politique républicaine américaine exposée publiquement. Sur ce point Nicolas Sarkozy osera devant l’assemblée générale de l’ONU dire qu’il aidera tout pays qui opterait pour le nucléaire civil. Etonnante proposition quand on sait qu’un programme nucléaire est par destination autant militaire que civil. A Téhéran les mollahs se caressent la barbe !
Sur des parties essentielles la présidence sème le trouble même si elle sait communiquer, donner l’illusion. La réalité quoique déguisée, grimée n’a qu’un temps. L’opinion publique encore largement favorable à Nicolas Sarkozy du fait même de la déliquescence de la gauche se gratte la tête et incidemment s’interroge. Que nos concitoyens se tranquillisent, nos partenaires européens sont dans l’expectative : ils ne saisissent pas le fonctionnement de la boussole présidentielle. Au café du commerce on demande un second verre de blanc pour saluer la décision du Président d’avoir une croissance de 3%, de l’autre côté des frontières on demande quel mage vit à l’Elysée !
L’entourage de Georges Bush est resté bouche bée en lisant l’interview du Président à l’Herald Tribune (http://www.iht.com/articles/2007/09/24/europe/24sarkozy.php) sur ses conditions pour réintégrer l’OTAN. Il met la barre si haut – et avec justesse – qu’il plaide pour une défense européenne qui impliquerait logiquement la fin de l’OTAN. Or, il s’y refuse : que comprendre ?
Pour le Darfour, il botte Kouchner qui croyait convenir à Washington en s’engageant pour la mise sur pied d’une force internationale capable d’arrêter les massacres dans cette province soudanaise…et protéger une voie sécurisée pétrolière. Le détail est tout autre, Nicolas Sarkozy tient à ce que l’Europe via ses contingents, se place au Tchad et au Centrafrique avec un commandement hors OTAN. Les Anglais boudent et les membres de l’Union ne savent quoi faire. Une fois de plus, nous sommes dans le flou.

L’automne commence, les Français applaudissent le cortège présidentiel et le gouvernement tire la gueule. Claude Guéant et Henri Guaino, respectivement secrétaire-général de l’Elysée et conseiller du Président forment à eux deux le ministère par leurs discours aux médias. Sont-ils le hue et le dia du Palais ? Est-ce normal ? Depuis quand un secrétaire-général et un conseiller ont-ils le pas sur un gouvernement choisi, placé par le Président en personne ? Là encore interrogation !
Nicolas Sarkozy reprendrait-t-il la phrase d’Alan Greenspan citée par Pierre Assouline : « Si vous avez compris ce que je veux dire, c’est que je me suis mal exprimé »
(http://passouline.blog.lemonde.fr/)
Alan Greenspan a été l’artisan de l’émergence de toutes les bulles spéculatives, quelle présidence aurons-nous ?
JV©2007

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