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vendredi 28 septembre 2007

Orient/Occident. N°42 - 1ere année

« Au Proche Orient, j’ai conversé avec un grand nombre d’habitants des pays du nord et de l’ouest de l’Europe, de ces pays qui sont aujourd’hui en possession de tous les pouvoirs et de tous les savoirs, dont les armées ne peuvent rencontrer aucune résistance, et dont les flottes gouvernent les régions les plus lointaines du globe. Quand je compare les habitants de ces nations aux natifs de notre royaume et de ceux qui l’entourent, il semble presque que ceux-ci appartiennent à une autre espèce. Chez eux, il est difficile d’espérer quoi que ce soit qui ne doive pas être obtenu : mille arts, dont nous n’avons même pas l’idée, concourent à leur confort et à leur plaisir ; et ce que leur climat leur a refusé, ils le gagnent par leur commerce.
Comment les Européens, dit alors le Prince, peuvent-ils être aussi puissants ? Ou pourquoi, s’ils peuvent aussi aisément atteindre l’Asie ou l’Afrique à des fins de conquêtes ou de commerce, les Asiatiques et les Africains ne peuvent-ils pas en retour envahir leurs côtes, implanter des colonies dans leurs ports et imposer des lois aux princes naturels de ces peuples ? Les mêmes vents qui les conduisent vers nous devraient aussi nous porter vers eux.
Sire, répondit Imlac, ils sont plus puissants que nous, car ils sont plus sages ; le savoir dominera toujours l’ignorance, comme les hommes dominent les animaux. Pourquoi leur savoir est-il supérieur au nôtre ? Cela, j’ignore quelle raison peut-être donnée, sinon une volonté impénétrable de l’Être Suprême. »
L’extrait du livre de l’écrivain anglais Samuel Johnson, Histoire de Rasselas, prince d’Abyssinie, paru en 1759 met en scène le poète Imlac qui accompagne son prince dans son périple oriental. Il rend compte de l’état du monde.
Depuis la traduction de l’arabe en français des
Mille et une nuits par Antoine Galland en 1706 - en anglais en 1713 -, le conte oriental est une mode qui occupera une large part du XVIIIe siècle jusqu’à Vathek de William Beckford S’il ne prétend nullement rapporter une vue précise de l’Orient( Asie) – que peu de gens connaissent alors – il confirme aux européens, notamment, leur supériorité sur les peuples asiatiques.
Qu’écrirait en 2007, un auteur de cette partie émergente du monde ? Faisons cette petite réflexion à l’envers!
JV©2007

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