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jeudi 16 août 2007

2007: les Indes N°10 - 1ere année

L’Inde accède à l’indépendance le 15 août 1947 amputée au nord du Pakistan occidental, à l’est du Pakistan oriental qui deviendra en 1971 le Bengladesh. Cette partition motivée par les Anglais au nom des guerres religieuses entre les musulmans et les Indous est l’ultime leg de sa domination. Gandhi lui-même ne parvint pas à infléchir cette stratégie. L’actualité nous montre que ce souci de la querelle tient toujours dans les raisonnements de quelques cercles anglo-américains.
Soixante ans après, l’Inde est la plus grande démocratie au monde (un milliard d’habitants) avec une femme comme Chef de l’Etat. Ce pays garde tout son secret en arrivant sur le devant de la scène. Ses civilisations successives toutes plus brillantes les unes que les autres, fascinérent les conquérants depuis Alexandre le Grand sans oublier les voyageurs, aventuriers, conquérants. Cette démocratie-continent jouit de la prévention des étrangers au vu des différentes castes et religions qui y prospèrent. Chaque Indien est un centre. A la différence de la Chine qui centralise tout, l’Inde affecte l’apparent enchevêtrement pour garder intact les caractères et les usages.
Puissance silencieuse mais point oublieuse de sa véritable frontière au nord avec l’Indus, aujourd’hui sous souveraineté pakistanaise. Ses points avec la Chine, le Népal, le Bhoutan et Myanmar (ex-Birmanie) d’une part, et les ondes de choc en provenance de la Mésopotamie d’autre part obligent les dirigeants indiens à accepter une politique étrangère plus dynamique. New Delhi sait sa force dans les sciences, en particulier les mathématiques – c’est le pays du zéro et du jeu d’échecs – et comprend complètement que toute querelle interne – comme au Cachemire- fera le jeu de telle ou telle puissance. Autrefois tout conquérant devait combattre à Pânipat avant de se lancer dans les royaumes indiens : les Afghans, les sultans de Delhi et les Moghols s’y illustrèrent. En 2007, les champs de bataille ont des frontières invisibles et mondiales. Une force pour cette civilisation-monde dotée de la maîtrise du temps, de l’espace, du cérébral. L’originalité de l’Inde est dans l’avantage d’une puissance absorbante et non conquérante. Cet atout ne suffit plus, elle se prémunit donc en posant elle-même les jalons scientifiques et économiques à travers la planète. A l’inverse de la Chine qui établit des tas de points de chute pour veiller à ses ressources énergétiques, l’Inde opte pour la prudence et se pense toujours au pluriel d’où le titre. Pakistan et Bengladesh ou Bengale sont des pierres desserties de son collier. Mais au vu de l’état désastreux du Pakistan et de la dépendance du Bengladesh, New Delhi saura n’avoir aucun geste précipité. Le Népal et le Bhoutan, deux humbles royaumes que le gouvernement indien garde dans ses mains quitte à chatouiller les pieds chinois.
La logique tient, maintenant, dans cette demande indienne de compter parmi le conseil de sécurité de l’ONU. Puissance régionale ? Reste à savoir si la région a les mêmes bornes en Asie du sud et en Atlantique. Sait-on à New-Delhi ce qu’est une région ? Comment y dessine-t-on le monde ? Sont-ce les uniques géographies terrestres qui font le dessin du globe ?
L’Asie émergente à travers la Chine et l’Inde devraient ravir tous nos esprits pour les futurs en gestation. Ne négligeons pas la pensée devant des civilisations-mondes immémoriales. L’Inde est une force axiale du XXIe siècle.

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